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Harcelés de l'école jusqu'à la chambre

Le harcèlement scolaire, c'est quoi ? (1/4)

Écouter le texte lu par Christian, bénévole

ICC HS 00« Grosse vache », « T'es nulle », « Va te suicider ! »... des enfants, des adolescents entendent ces mots chaque jour. Certains sont frappés, jetés à terre. Marion, Alisha, Lucas... se  sont suicidés parce que les violences qu'ils vivaient à l'école ou sur internet n'étaient plus supportables. Les médias ont beaucoup parlé d'eux. Mais leur situation reste exceptionnelle parce qu'elle va jusqu'à la mort. Il y a aussi toutes les victimes de harcèlement qu'on ne voit pas ! Tous ces jeunes qui souffrent en silence.

La France a mis du temps à prendre en compte ce problème de société. C'est seulement depuis 2019 que, dans la loi, les enfants ont le droit de suivre une scolarité sans harcèlement. Chaque année, près d'un enfant sur 10 en est victime.

               Le harcèlement scolaire, c'est quoi ?

Faut-il souffrir pour grandir ? Non ! Pendant longtemps, vivre des moqueries, des coups à l'école, cela pouvait sembler acceptable, presque « normal », c'étaient des « jeux d'enfants ».

Aujourd'hui, on reconnaît le droit des enfants et des jeunes à être protégés des violences. Le harcèlement est nommé et puni par la loi. Depuis qu'on en parle, on découvre qu'il touche près d'un million de jeunes. 

ICC HS 01aC'est pour rire !

En 2010, le suicide de plusieurs élèves harcelés a interrogé la société. Avant, beaucoup d'enfants qui disaient souffrir de violences verbales ou physiques ont entendu comme réponses : « Ce n'est rien ! », « C'est de l'humour », « C'est une petite dispute ».

Dans les pays d'Europe et d'Amérique du Nord, le harcèlement est reconnu depuis les années 1970 et les écoles mettent en place des actions pour lutter contre.

En France, il a fallu attendre beaucoup plus longtemps ! C'est seulement en 2015 qu'une journée de sensibilisation a été créée. Depuis le 2 mars 2022, une personne qui pousse un élève à se suicider ou à essayer de se donner la mort peut être punie d'une peine de prison.

ICC HS 01b123De quoi parle-t-on ?

Le harcèlement scolaire ce sont des violences répétées, d'une personne ou d'un groupe, contre un ou une élève.

Ces violences peuvent être :

- verbales : moqueries, insultes.... « T'es gros », « T'es moche », « Pute », « Va te suicider »...

- matérielles : vol, casse des affaires, demande d'argent...

- psychologiques : isolement de la personne, rumeurs (informations souvent fausses racontées sur la personne)

- physiques : coups, la personne est poussée, jetée au sol…

Ces violences arrivent par surprise, la victime ne comprend pas pourquoi elle est attaquée. Elle perd les moyens de se défendre.

Les auteurs des violences peuvent être d'autres élèves mais aussi, parfois, des enseignants, des animateurs, le personnel de cantine...

ICC HS 01cAvant l'école, pendant, et même après

Le harcèlement peut avoir lieu sur le chemin de l'école, dans les transports, dans les endroits où les adultes sont pas ou peu présents : les couloirs, les toilettes, les
vestiaires de sport, la cantine et également en classe.

Sarah se rappelle que le harcèlement a commencé en cours de français. Un élève faisait rire tout le monde en se moquant d'elle. Le professeur était gentil, il n'a rien dit car il n'arrivait pas lui-même à se faire respecter par ce jeune.

En primaire, on empêchait Annie d'aller aux toilettes des filles parce qu'elle avait les cheveux courts. Elle se retenait toute la journée et a eu des problèmes de santé. Au collège, les autres élèves ne voulaient pas d'elle dans les vestiaires, disant qu'elle allait les violer parce qu'elle était homosexuelle. Elle n'a plus fait de sport.

La violence peut être extrême. Anne-Liz a témoigné pour le média Konbini. À la sortie du collège, des personnes l’attendaient pour l’arroser d’essence. Elles se sont rapprochées avec un briquet. Des copains autour criaient « brûle-la », « brûle-la ».

Le problème, c'est qu'aujourd'hui le harcèlement continue après l'école, il peut suivre l'enfant jusque dans sa chambre, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.

ICC HS 01dLe cyberharcèlement ?

Les enfants, de plus en plus jeunes, ont un smartphone et sont connectés aux réseaux sociaux (Instagram, Snapchat, WhatsApp, TikTok...). Cela aggrave le harcèlement. L'enfant en est victime tout le temps, partout. Les auteurs peuvent cacher leur vrai nom et être encore plus violents. Ils touchent très vite un grand nombre de personnes.

Les attaques peuvent être :

- l'envoi à la victime de messages répétés par sms, sur les réseaux sociaux, les jeux en ligne

- des photos, des vidéos qui rendent la victime ridicule, souvent en utilisant de fausses images, des montages... en ajoutant des phrases blessantes

- la création ou le vol de comptes (sur Twitter, Instagram...) au nom de la victime pour diffuser de fausses informations, des phrases méchantes sur d'autres élèves

- des rumeurs mensongères.

Il peut y avoir des liens entre ce qui est vécu à l'école et sur internet. Par exemple, des vidéos où un élève est frappé sont diffusées sur les réseaux pour se moquer de lui.

ICC HS 01eLe cybersexisme ?

On parle aussi de cybersexisme, quand le cyberharcèlement touche le corps, les relations amoureuses ou sexuelles... Les filles en sont plus souvent victimes.  Djibrill, 16 ans, explique qu’une amie a reçu cette demande de son petit copain  :  « Envoie-moi une photo de toi toute nue, sinon je te quitte ». Elle l'a fait par amour. Après il a commencé à la menacer, faire du chantage : « Donne-moi ci, donne-moi ça, sinon la photo elle va faire le tour du collège  ». Et il a diffusé la photo sur les réseaux sociaux.

Très vite, les images peuvent être vues par des centaines de personnes.

Quand les victimes de cyberharcèlement reviennent au collège, au lycée... elles ne savent pas qui a vu les photos, qui les a partagées, a participé... C'est d'une grande violence car elles peuvent avoir le sentiment que tous les élèves se moquent, sont contre elles !

ICC HS 01fTous touchés !

Selon un rapport du Sénat de septembre 2021, entre 800 000 et un million d'élèves seraient touchés par le harcèlement. Pendant sa scolarité, près d'1 jeune sur 10 en est victime, c’est 2 à 3 par classe.

Pour Nora Fraisse, mère de Marion qui s'est suicidée à l'âge de 13 ans, ce ne sont pas seulement les victimes et les agresseurs qui le vivent, mais tous les élèves. Ceux qui sont témoins des violences sont aussi touchés car ils ne savent pas quoi faire. Participer ? S'opposer ? Le dire aux adultes ? Beaucoup ont trop peur que cela leur arrive pour réagir…

Ce qui est inquiétant, c'est que les chiffres du harcèlement ne baissent pas. Au contraire, avec le cyberharcèlement, ils augmentent : 1 élève sur 5 déclare en avoir déjà été victime.

ICC HS 01gQuels sont les signes qu'un élève est harcelé ?

Les signes sont souvent très difficiles à voir. L'enfant a honte, il se sent coupable, il a peur et s'enferme dans le silence. Il peut s'isoler, avoir mal au ventre, mal dormir, être agressif, ne plus vouloir aller à l'école, avoir de mauvaises notes, manquer les cours, être déprimé, ne plus manger ou manger trop, se blesser volontairement en se coupant... ou ne rien montrer.

Nora Fraisse dit qu'elle n'avait rien vu avant le suicide de sa fille. Les enfants victimes n’en parlent pas à leurs parents pour ne pas les inquiéter, ne pas les décevoir, par peur de leur réaction...

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