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Question 2 :
Au cours de votre vie, à l’école ou au travail, est-ce que vous avez vécu des discriminations ?

(sur la vidéo, partie de 02:38 à 05:01)

Madianaba : Moi, je n’ai pas vécu de situation de harcèlement ou de critiques. Mais, au collège, je ne l’oublierai pas, je n’étais pas victime, mais je l’ai vu… Je bavardais et j’ai vu une personne qui critiquait une fille. Je lui ai dit : « Laisse-là ! ». Elle la critiquait parce qu’elle avait une coiffure afro, qui était jolie pourtant. Je suis intervenue, j’ai dit « Respecte-là ! ». Ça m’a vraiment énervée. J’ai dit : « Pourquoi tu critiques ? C’est inutile, c’est ses cheveux, ils sont comme ça, c’est naturel, ce n’est pas la peine de la critiquer. » Je m’imagine à sa place, ça m’aurait vraiment écœurée. C’est pour ça que je suis intervenue et que je lui ai dit : « Ça ne te regarde pas, laisse-la ». Ça m’a mise en colère ! Je me souviens bien de ça... c’est tout.

Sharipha : Quand j’étais petite, à l’école, on jouait et j’ai eu envie d’aller jouer avec un groupe d’entendants. Ils étaient blancs. Je voulais jouer avec eux et ils m’ont dit : « Tu ne joues pas avec nous parce que tu es noire ». C’est raciste ! Je les regardais jouer, ça me faisait mal au cœur. Ça, c’était traumatisant ! Après je me suis retrouvée au collège. Là, souvent quand on jouait, on me disait : « Ne me touche pas », et moi je répondais : « Je ne te touche pas, juste, je t’appelle, c’est tout ». Et ils disaient : « Non, s’il te plaît, ne me touche pas, ne me touche pas ». Après quand je me retrouvais toute seule, je me disais : « C’est parce que je suis noire ? ». Plus tard, par exemple, au lycée, en général, je n’ai pas eu de problème. Je n’étais pas la seule sourde noire. Il y avait plein de sourds noirs, on était plusieurs. Il n’y avait pas de racisme.

Madianaba : J’ai des amis qui, parfois, n’en ont peut-être pas conscience mais, pour rigoler, ils se moquent du nez et de la bouche des Noirs. Alors je rigole, mais au fond de moi, ça m’énerve. Pourquoi ils disent ça ? Peut-être qu’ils n’ont pas conscience de ce qu’ils disent… alors je leur demande : « Pardon, pourquoi tu dis ça ?  Parce que si c’est fait exprès pour critiquer, c’est vexant. »

Tesabih : Ça me fait penser à un autre exemple au collège. Il s’est passé quelque chose de très agressif. Une fille avait des tresses, des rajouts, et sans raison, quelqu’un a tiré sur une tresse, comme ça ! J’ai trouvé ça vraiment hyper agressif. Ça peut être vexant, traumatisant… Après, je ne sais pas si tous les deux, ils se sont reparlés ou comment ça s’est terminé... Mais en tout cas, ce traumatisme, je trouve que ça fait mal.

Question 3 :
Est-ce que vous trouvez facilement du travail ?

(sur la vidéo, partie de 05:02 à 05:49)

Sharipha : Ah, oui c’est vrai, c’est vrai ! Avant, quand j’étais au collège en 4ème, pour la première fois, j’ai fait un stage. Quand je suis arrivée, j’ai rencontré une femme qui était blanche. Je n’ai pas du tout senti qu’elle était raciste. Elle m’a accueillie, m’a expliqué tout ce qu’il fallait faire… Je me suis sentie respectée. J’ai trouvé ça bien et j’ai été heureuse dans ce stage. Je n’ai pas du tout senti qu’elle était raciste. J’ai surtout vu que, ce qu’elle regardait, c’était mon comportement.

Madianaba : Moi, j’ai déjà travaillé dans une pâtisserie et la première fois j’avais un peu peur d’y aller. Et puis, je me suis dit : « Tant pis, j’y vais ! ». Mais j’avais peur parce que j’étais sourde, pas du tout parce que j’étais noire. Le problème pour moi, c’était parce ce que j’étais sourde. Ensuite, j’ai expliqué... Tout le monde a bien compris et tout s’est bien passé.