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L'océan en surchauffe

Comme le reste de la planète, l’océan se réchauffe. Il manque d’oxygène. Son niveau monte. La vie marine est moins riche. Les scientifiques ont prévenu : il va y avoir des catastrophes. Elles ont déjà commencé. Mais ils ne savent pas à quelle rapidité elles vont évoluer et quelle en sera la gravité.

L’océan était parfait !
Dans l’océan, tout s’équilibre : les courants, les températures, la quantité de sel, la vie des animaux et des plantes… Cela s’est construit sur plusieurs milliards d’années.
Sylvia Earle, 89 ans, océanographe, plonge depuis les années 1950. Elle a observé, avec tristesse, les évolutions de l’océan à cause des activités humaines : « Nous avons une planète parfaite et il nous a fallu quelques dizaines d’années seulement pour nous mettre en danger de mort ».

L’océan est de plus en plus chaud
L’océan est tellement gigantesque qu’il a fallu beaucoup de temps avant qu’il se réchauffe.
Mais, depuis quelques années, tout va plus vite… et un petit changement de température détruit la vie marine. Comme sur Terre, il existe dans l’eau des canicules, aussi appelées « incendies marins ». Depuis les années 1980, elles sont 2 fois plus nombreuses. Elles peuvent durer longtemps, de quelques jours à plusieurs années… À cause de la chaleur, il y a moins de nourriture. Des animaux, des poissons... partent vers des eaux plus froides.
Certains prennent alors la place de ceux qui vivaient là avant eux. D'autres espèces, qui ne peuvent pas se déplacer, meurent.

L’acidification de l’océan
Plus il y a de CO2 dans l’atmosphère, plus l’océan en prend. Cela change la chimie de l'eau. Elle devient plus acide (par exemple, le citron, le vinaigre sont acides). En 250 ans, l'acidité de l'océan a augmenté de 30 %. Cela complique la vie des plantes et des animaux marins. Ils ont plus de difficulté à fabriquer leur coquille, leur squelette... attaqués par l’acidité. Ils ont ensuite moins d'énergie à donner pour se reproduire. Le phytoplancton a du mal à vivre. Il donne moins d'oxygène. Les animaux et plantes qui en ont besoin en manquent !

Les courants ralentissent
À cause du changement climatique, les scientifiques ont déjà observé un ralentissement des courants marins. La distribution de la chaleur sur la planète va changer.
Les pôles Sud et Nord voient leurs températures monter 2 à 3 fois plus vite qu’ailleurs.

Les eaux montent de plus en plus vite
L’océan réchauffé prend plus de place, son volume augmente. Son niveau monte.
Les glaces qui recouvrent les terres, le sommet des montagnes... fondent. L’eau douce rejoint l’océan. C’est de l’eau supplémentaire qui fait elle aussi monter le niveau de l'océan. Il pourrait s'élever de 70 cm à 2 m d’ici 2100.
Cela représente un danger pour les personnes qui vivent près des côtes… Poissons, oiseaux, plantes vont perdre leur habitat et mourir...
Déjà, des îles, comme Tuvalu dans l’océan Pacifique, se préparent à disparaître.

Un océan de plastique
Chaque année, nous produisons plus de 400 millions de tonnes de plastique et, si rien ne change, ce seront 600 millions de tonnes en 2030, 1 milliard en 2050. 10 % sont recyclés au niveau mondial. Une grande partie finit dans la nature et dans l’océan. Des déchets sont visibles : dans le Pacifique nord, entre les États-Unis et le Japon, il existe un tas de plastique grand comme 3 fois la France !
Mais il y a aussi tout ce qui ne se voit pas. Une partie tombe au fond des océans, formant des déserts de plastique qui changent l’habitat des algues, des herbes, des poissons…
Les filets de pêche perdus ou abandonnés, les sacs plastiques, les emballages... sont un danger mortel pour des animaux marins comme les tortues de mer, les phoques, les dauphins, les baleines... Ils s’emmêlent dedans, se blessent, se coupent des parties du corps, s’étouffent..
Le plastique a une durée de vie très longue : plusieurs dizaines ou centaines d’années. Il se casse en très petits morceaux, mais ne disparaît pas. Cette pollution touche toutes les espèces marines, du tout petit plancton aux baleines... En 2018, des scientifiques ont découvert dans le ventre d’un cachalot mort 6 kg de plastique : 115 verres, 25 sacs, des tongs… Une étude montre que 90 % des oiseaux marins ont avalé du plastique. Des poissons mangent ces micro-plastiques comme de la nourriture et nous les mangeons ensuite.
Le plastique est un danger pour la vie marine, pour sa reproduction et pour la santé humaine.

La disparition des coraux
Les coraux sont de petits animaux appelés polypes, capables, en formant ensemble un squelette extérieur, de construire des réalisations incroyables… Ce sont comme des villes où vivent un quart des espèces marines de la planète : algues, coquillages, poissons… La barrière de corail d’Australie est la plus connue. Mesurant 345 000 km², elle est visible de l’espace ! Mais des coraux, il y en a aussi partout dans le monde. En plus d’être d’une grande beauté, ils ont un rôle très important. Ils sont une protection contre la montée des eaux, les violentes tempêtes…
Mais les coraux sont fragilisés par le changement climatique, l’acidité des eaux, la pollution plastique…
Ils blanchissent et meurent. Entre janvier 2023 et mai 2025, 84 % des coraux ont été abîmés par des températures trop élevées. Si, à cause du changement climatique, la température de la planète augmente de + 2°C, 99 % des coraux disparaîtront.

Métaux rares et pétrole dans les profondeurs
Tout au fond de l’océan, il y a des métaux rares (utiles pour la fabrication des batteries, des téléphones portables, des éoliennes...) et d’autres richesses comme le pétrole. Des entreprises rêvent de forer (creuser) les fonds pour aller les chercher. Elles sont soutenues par le Président américain D. Trump qui aime répéter « drill, baby, drill » (creuse, chéri, creuse). Cela se fait avec d’énormes machines, bruyantes, qui détruisent les fonds et la vie marine.
Aujourd’hui, nous utilisons l’océan comme si l’homme en était propriétaire, nous prenons ses richesses pour répondre à nos besoins, consommer toujours plus… sans respect de la vie marine.