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Sans océan, pas de vie
Protéger l'océan (4/4)
Protéger l'océan
Il reste énormément de découvertes à faire, de secrets à apprendre de l’océan… Mais il y a une information importante que nous connaissons déjà : s’il est en mauvaise santé, nous serons en danger. « Nous devons protéger les océans comme si nos vies en dépendaient », dit l’océanographe Sylvia Earle, car c’est vraiment le cas. Alors, que faisons-nous pour le protéger ?
L’océan est à tous ?
Il y a plus de 500 ans, Hugo Grotius, spécialiste du droit, écrivait que l’océan tout entier est à tous. Il expliquait qu’il n’y avait aucun risque que des pêcheurs puissent prendre tous ses poissons, qu’il soit possible de le détruire ou de le vider de ses richesses.
Aujourd’hui, les hommes ont montré le contraire ! Et aucun scientifique, aucune intelligence artificielle ne peut deviner ce que sera la vie dans l’océan dans quelques dizaines d’années...
 
Savoir, comprendre pour agir
En juin 2025, une équipe internationale de scientifiques a présenté une étude appelée Baromètre Starfish (étoile de mer). C’est l’état de santé de l’océan. Il explique clairement, avec des chiffres, la situation du réchauffement, de la montée des eaux, de la surpêche… pour que les politiques puissent avoir toutes les informations pour prendre des décisions. Il sera publié tous les ans.
Conférence des Nations Unies sur l’océan (UNOC)
Cette 3ème conférence sur l’océan était organisée par la France et le Costa Rica, à Nice, du 9 au 13 juin 2025. 175 pays étaient représentés. Plusieurs annonces ont été faites :
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Un accord sur la haute mer ? 
Les pays sont responsables de ce qui se passe en mer et dans l’océan, jusqu’à 370 km de leurs côtes. Après, c’est la haute mer, soit 60 % de l’océan qui ne sont à personne. Ce qui autorise la surpêche, la pollution plastique, la destruction des fonds…
En juin 2023, un texte, appelé Traité pour la protection de la haute mer a été adopté par l’ONU. Pour être mis en place, il doit être signé par au moins 60 pays. Avant l’ouverture de l’UNOC, ils étaient seulement 31. À la fin de la conférence, 56 l’avaient signé et 14 autres avaient promis de le faire dans les prochaines semaines. Cela devrait permettre, par exemple, de protéger 30 % des mers et de l’océan, d’ici à 2030. Une COP sur l’océan (une conférence internationale comme la COP sur le climat) sera organisée à l’automne 2026.
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Les zones marines protégées ? 
Dans ces zones marines protégées, il y a des règles pour respecter les animaux marins, les poissons, les plantes… Les activités humaines comme la pêche et le tourisme y sont normalement limitées.
Mais, en France par exemple, les chalutiers de fond et d’autres pêches destructrices sont autorisés. À Nice, le Président a annoncé le développement des zones à protection forte où ces techniques de pêche seront interdites. Aujourd’hui, elles représentent 0,1 % des eaux françaises, elles devraient passer à 4 % en 2026.
Mais ce n’est pas une nouveauté ! Ce sont déjà des zones où le chalutage de fond était interdit. Pour l’association Bloom, cette annonce est un mensonge et le gouvernement protège la pêche industrielle. 
 Par contre, le Royaume-Uni a pris une décision vraiment importante, interdisant le chalutage de fond dans la moitié de ses zones protégées. Dans ces lieux, la vie renaît !
S’unir pour agir
À Nice, les élus de villes et territoires proches des côtes, inquiets de la montée des eaux, ont formé un groupe pour agir collectivement, chercher des solutions.
D’autres s’unissent pour lutter contre le bruit lié au transport par bateau, à la recherche de pétrole, aux sous-marins… Cette pollution empêche les animaux marins d’entendre les sons naturels de l’océan. Certains ne peuvent plus communiquer (pour alerter d’un danger, se retrouver, chasser ensemble...), se perdent, se blessent en cherchant à fuir le bruit...
Lutter contre la pollution plastique 
En août 2025, 185 pays se sont réunis en Suisse, pendant 10 jours. Ils devaient s’engager ensemble sur un accord international pour lutter contre la pollution plastique. Ce texte aurait dû être écrit en 2024, mais les pays participants n’avaient pas réussi à s’entendre. Une nouvelle fois, c’est un échec. 
 D’un côté, les pays comme l’Arabie Saoudite, la Russie, l’Iran, le Koweït, les États-Unis… veulent que la production de plastique avec leur pétrole continue, pour s’enrichir. Ils acceptent seulement de parler du recyclage et de la gestion des déchets. D’un autre côté, un groupe dont fait partie l’Union européenne juge qu’il faut limiter la fabrication de plastique, sinon le texte ne servira à rien.
Avant la rencontre, des scientifiques ont rappelé que la pollution plastique est un danger grave pour la santé humaine et planétaire.
Et nous, que pouvons-nous faire ? 
Il y a de petits gestes, mais qui ont de l’importance… comme utiliser le moins possible de plastique : sacs, emballages, objets jetables en plastique.
Manger moins de poissons, les goûter comme un plat rare. Les choisir au moment de l’achat : éviter ceux qui ont été pêchés au chalut, préférer des pêches artisanales comme la ligne, le casier, la pêche à pied, la plongée… Penser à prendre des poissons de saison, de la région, car ils n’ont pas traversé le monde par bateau ou pris l’avion comme le saumon norvégien pour arriver dans nos assiettes.
L’association WWF propose un guide pour consommer les produits de la mer :
S’informer, s’engager dans des associations
L’association Bloom a déjà réussi à faire interdire la pêche électrique, qui tuait énormément de poissons, et la pêche au chalut à plus de 800 mètres de profondeur. La soutenir, c’est lui permettre d’avoir plus de force pour ses combats. Le prochain est l’interdiction de la pêche dans les zones marines protégées. Il existe beaucoup d’autres associations qui défendent l’océan comme la Fondation Tara, Greenpeace, WWF, Sea Shepherd.
Donner une voix aux invisibles
François Sarano, de l’association Longitude 181, et Marine Calmet, avocate, juriste et présidente de l’association Wild Legal, ont écrit une déclaration des droits de l’océan, qu’ils invitent à soutenir. Ils veulent donner une voix et rendre justice à l’étoile de mer, au cachalot, au corail… à tous les invisibles qui font l’équilibre de ce monde. Ils expliquent que, si nous apprenons à faire une place au crabe, au requin, à la baleine bleue… à tous ceux qui « ne servent à rien », à tous ceux que nous ne croiserons jamais, dont nous ne savons même pas qu’ils existent, alors nous saurons aussi respecter chacun d’entre nous dans sa différence.
L’océan peut renaître
David Attenborough, 99 ans, est spécialiste de la nature. Il a réalisé un documentaire appelé « L’appel de l’océan ». Il montre toutes les catastrophes qui touchent l’océan mais aussi la vie qui renaît dans les zones protégées, les poissons qui se multiplient… Il explique « Quand j’étais petit, nous pensions que l’homme devait contrôler l’océan, pour prendre tout ce dont il a besoin. Maintenant que j’approche de la fin de ma vie, nous savons qu’il faut au contraire le protéger. » Il ajoute : « J’espère qu’un jour nous verrons tous l’océan non pas comme un endroit sombre, lointain et séparé de nos vies sur terre, mais comme ce qui donne la vie à notre maison ». Il faut agir maintenant « car, si nous sauvons l’océan, nous sauvons la planète. »
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